Mais qui est David Pin ? Suite de cette nouvelle rubrique qui souhaite donner la parole aux professionnels et bénévoles qui donnent du temps pour que vive le Crescent. Comment ils ont découvert le jazz, quel type de musique préfèrent-ils, pourquoi se sont-ils engagés dans le fonctionnement du club, quelles sont leurs idées pour l’avenir ?
L’idée est aussi de mieux se connaitre au sein de l’équipe et de la faire découvrir à ceux qui viennent au club. Cette rubrique à périodicité variable est ouverte à tous, n’hésitez pas à vous faire connaitre et à vous exprimer.
Propos recueillis par Marc Bonnetain
DAVID PIN
bénévole du Crescent
S’il est, parmi les membres du Crescent, un bénévole qui est habité par la musique c’est bien David. Ses expériences en la matière ont été multiples et un beau jour il est arrivé au Crescent…
J’habite Bourg en Bresse et suis un bressan depuis bientôt 5 décennies, explique-t-il. J’ai osé traverser la Saône pour venir découvrir un peu ce qu’il se passait dans ce lieu totalement inconnu pour moi il y a encore 3 ans et que l’on appelait « Le Crescent ». Ma démarche n’était pas vraiment étonnante, la musique étant présente dans la famille depuis longtemps, avec le tuba de Papa qui a œuvré dans la fanfare de Ceyzériat pendant plus de 60 ans ainsi que l’harmonium de la petite chambre pour accompagner les chants du dimanche.
Grace à mes parents, j’ai pu accéder à la musique au conservatoire de Bourg, au départ à la trompette puis au saxo.
L’aventure du « Cà Déméjazz »
Pendant mon adolescence, j’ai eu l’opportunité de participer à l’aventure du « Cà Déméjazz » avec Jean-Pierre Goudard à la direction musicale. Quel bonheur de jouer dans une formation de 40 jeunes, faire une « tournée sur la côte », « monter à Paris », jouer du ténor et s’amuser à créer des spectacles ! Je retiendrais « Mécanique des Fluides » spectacle mêlant, amateurs et professionnels, musique, théâtre, cirque, danse, ces disciplines que j’affecte tant, sans oublier la participation d’une vingtaine de brebis sous le trapèze de Véronique Gougat !
Tous ces moments de vie restent gravés à jamais dans ma tête avec le faire ensemble et le partage du public. La musique qu’elle soit interprétée ou écoutée, c’est avant tout une émotion reliée à un moment de vie, quel qu’il soit. Voici donc un échantillon de vie : Jerry Lee Lewis, Mickael Jackson, Renaud, Gwendal, Jethro Tull, Cirque Plume, Higelin, Loic Latoine, Very Big experimental Toubifri Orchestra, Captain Stambolov… Et sur la scène du Crescent, je retiendrais Leïla Martial avec BAABOX et son style JaVoRk (Jazz-Vocal-Rock).
J’ai toujours une émotion lorsque je vois le visage d’un jeune amateur sur scène. Je pense d’abord à ma fille au violon dans sa classe CHAM et au Crescent, aux soirées des jam juniors et au big band « Le Buloo » de « Jazz en Herbe »
Pour ma première soirée en tant que bénévole au Crescent j’étais à la billetterie prix libre, avec une jam hip hop. Un jeune est arrivé, il avait 50 centimes à mettre dans la caisse, je le vois encore regarder son portable et répéter un texte dans la salle. Pendant ce temps d’autres plus aguerris déclamaient leur texte sur scène accompagnés par des musiciens, je pensais à la boule au ventre qu’il avait et à l’énergie qu’il lui fallait pour oser ! Il était plein de doutes mais la bienveillance du public et des musiciens lui a donné la force d’essayer !
Après « Ca Déméjazz », j’ai plus investit mon temps dans le théâtre, 20 ans à jouer autour de Bourg, être un autre. Je suis revenu au Conservatoire à rayonnement départemental de Bourg avec le Théâtre adulte et le travail du chant. Les divers projets pluridisciplinaires m’ont rebranché un peu plus avec la musique.
Mon arrivée au Crescent
Le Crescent, je l’ai découvert lors d’une fête de la musique avec « Bigre ». Je me suis dit « Tiens, tiens, ils cherchent des bénévoles… A voir ! »
Un bon moyen pour renouer avec la musique, sans devoir choisir un instrument plus qu’un autre, tout en profitant pour rencontrer de nouvelles personnes. Un nouveau départ ! Et quel départ ! Quelles rencontres ! Quels moments enrichissants, quelques fois crevants mais tellement nourrissants.
Ce nouveau départ que j’ai pu partager avec mon compagnon lors des soirées anniversaires du Crescent, les dernières à ce jour…
Cette année a été difficile pour la culture en bien des points et j’espère que nous retrouverons très prochainement place sous la voute, un petit verre à la main, assis en salle ou en action derrière le bar, à découvrir le travail de musiciens venus partager un peu d’eux !
Le Crescent c’est pour moi un lieu de rencontre entre public et musiciens, où se mélange amateurs et professionnels, locaux ou issus de contrées lointaines, connaisseurs et novices, un lieu de travail pour musiciens confirmés ou en devenir, un lieu pour boire un verre entre amis dans une ambiance feutrée, chaleureuse et musicalement colorée.
Alors on se dit à très vite !
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